Big Brother is watching you

Big Brother te regarde

Voici le slogan du chef de parti se faisant appeler Big Brother dans le roman d'anticipation de Georges Orwell 1984.

Big Brother te regarde pour mieux contrôler et asseoir son pouvoir. Le chef du Parti, surveille tout et tout le monde. Son visage apparaît partout, sur les affiches accompagnées du slogan « Big Brother vous regarde », sur les pièces de monnaie, les timbres, les livres, les bannières... 

Rien n'est illégal dans cet état imaginaire, puisqu'il n'y a plus de lois mais celui qui est exposé au déplaisir du Parti risque la peine de mort, des travaux forcés dans un camp ou encore de disparaître et de voir toute trace de son existence effacée.

 Big Brother se décline aussi sous forme d'émissions de télé-réalité. Big Brother prend la forme de multiples caméras qui suivent les candidats et candidates en quête d'amour, de soleil et surtout d'une once de célébrité. Du lavage de dent au farniente au bord de la piscine, Big Brother suit les participants et participantes jusque dans les moindres recoins de leur vie quotidienne. La production et les spectateurs par leur vote, décident de la vie ou de la mort médiatique des aspirants et aspirantes, d'un clic ou d'un sms à 2 fois 80 centimes hors frais de ligne.

 SEIGNEUR, tu m’as scruté et tu connais,

2 tu connais mon coucher et mon lever ;
de loin tu discernes mes projets ;

3 tu surveilles ma route et mon gîte,
et tous mes chemins te sont familiers.

4 Un mot n’est pas encore sur ma langue,
et déjà, SEIGNEUR, tu le connais.

 Le début de ce Psaume 139 est impressionnant, n'est-ce pas ? Le Seigneur serait-il le Big Brother de nos vies qui en connaîtrait tous les coins et les recoins ?

 Tout cela s'avère très angoissant finalement.

Le psalmiste éprouve cette peur et imagine fuir.

 7 Où m’en aller, pour être loin de ton souffle ?
Où m’enfuir, pour être loin de ta face ?

8 Je gravis les cieux, te voici !
Je me couche aux enfers, te voilà !

 Cependant la fuite restera vaine. Des cieux aux enfers, le Seigneur est là.

S'il te plaît Seigneur pourrais-tu parfois détourner le regard de ma vie que je puisse vivre trente secondes tranquille ...

Quelle pression !

 Ce psaume 139 fait parti des psaumes arides et splendides à la fois. Comme un vieux pull en laine tricoté, à la fois il nous pique aux entournures et en même temps nous réchauffe !

 Évoquons cette partie poil à gratter qui dérange. Il serait d'ailleurs bon de comprendre pourquoi, l'idée que le Seigneur nous suive de notre coucher à notre lever nous dérange, lui le créateur du ciel et de la terre et de toutes les créatures, dont nous-mêmes.

 Estimons-nous que certains temps de nos vies ne devraient pas être portés à la connaissance du Très-Haut ... en avons-nous un peu honte ?

 Finalement savoir que Dieu nous accueille dans son regard à chaque temps de nos vies se révèle être une bénédiction.

Devant Lui, nous pouvons être nous-mêmes dans nos lumières et nos obscurités. Nos quotidiens sont marqués par les multiples rôles et masques que nous endossons au fil du temps.

Tôt, je suis le père tendre qui éveille son enfant.

En arrivant au bureau, je deviens la femme d'action qui commande

Le temps de midi, j'enfile le tablier du cuisinier qui restaure les corps.

Dans l'après-midi, je suis l'ami qui rend une visite.

Le soir, je revêts mon costume noir de scène et prends ma place dans l'orchestre.

 Multiples rôles et facettes de nos existences qui se succèdent à vitesse vertigineuse ou nos émotions passent de la tristesse à la joie de l'humilité à la plus grande arrogance.

 Et au milieu de ces montagnes russes de postures et de ressentis, un ancrage et un point fixe : le regard de Dieu sur nos vies.

 Dans ce regard, nous n'avons pas de rôles à jouer, à tenir ... c'est finalement le seul lieu de vérité de nos vies.

Ce regard apparaît alors comme libérateur et nous invite à faire une pause d'attitudes.

C'est entre le Seigneur et nous.

Plus besoin de paraître mais simplement être devant Dieu car son accueil s'avère aussi doux que le miel.

 Écoutons à nouveau :

Derrière et devant, tu me serres de près,
tu poses la main sur moi.

Le Dieu du tremblement de terre et du déluge

Le Dieu du jugement et du courroux

Apparaît ici comme un Dieu tendre tout en douceur.

Un Dieu capable de nous recueillir dans le creux de ses bras pour protéger et encourager.

 Dans l'élan, le psalmiste s'envole sur les ailes de l'aurore pour habiter au-delà des mers, où là encore sa main conduit.

Nous arrivons au centre du Psaume, aux versets que vous avez choisis pour votre fille, comme Taufspruch... verset de baptême :

 Je prends les ailes de l’aurore
pour habiter au-delà des mers,

là encore, ta main me conduit,
ta droite me tient.

 Sommet de ce psaume 139 ... et qui résonne si juste pour un baptême. Comme nous l'avons partagé pendant la préparation, le baptême marque un lâcher-prise pour les parents. En demandant le baptême pour votre fille, vous affirmez qu'elle dépend aussi de Dieu. Sa parentalité ne se restreint pas à votre couple, car vous affirmez qu'elle est fille de Dieu. Ainsi elle peut prendre son envol dans la main de Dieu qui l'a conduit. Le baptême ouvre à l'infini de l'au-delà des mers dans le regard de Dieu.

 Ce regard qui reste pour nous un mystère se développe comme un accueil et non comme une scrutation invasive de notre vie. Contrairement au Big Brother d'Orwell ou aux épisodes de télé-réalités, le regard de Dieu n'est pas là pour juger et disqualifier mais pour accueillir et envoyer dans le monde.

Pourtant, ce regard ne nous épargnera en rien les difficultés de la vie

 Dieu ! que tes projets sont difficiles pour moi,
que leur somme est élevée !

Je voudrais les compter, ils sont plus nombreux que le sable.
Je me réveille, et me voici encore avec toi.

 En Dieu, par le baptême en Christ, nous nous engageons dans un chemin de vie exigeant où les difficultés de la vie ne manqueront pas de nous faire trébucher. Mais en tension, dans ces difficultés, le regard de Dieu relève et encourage

 Je me réveille et me voici encore avec toi.

 Le psaume 139 se poursuit et de la félicité d'être avec Dieu, nous retombons dans l'aridité des Versets 19 à 21 :

 Dieu ! si tu voulais massacrer l’infidèle

SEIGNEUR, comment ne pas haïr ceux qui te haïssent,
ne pas être écœuré par ceux qui te combattent ?

Je les hais d’une haine parfaite,
ils sont devenus mes propres ennemis.

 Versets violents et sanguinaires qui appellent à la haine et au massacre de l'autre.

 Pourtant ces terribles versets redisent les sentiments que nous éprouvons quand nous nous sentons acculés, quand nous éprouvons une colère sans borne contre autrui et que nous imaginons à son encontre des sévices les plus sordides.

 Qui d'entre-nous n'a pas éprouvé ce genre de réaction dans l'adversité.

Et comme Dieu connaît tout de nous, il vaudrait mieux lui les confier plutôt que de les garder enfouis en nous ! De toute façon, Il connaît tout de nous ...

Devant Dieu, nous pouvons être entière et entier, en lui remettant nos pensées et désirs les plus inavouables.

 Puis le Psaume va se refermer sur le même tempo qu'il s'est ouvert :

Les premiers versets relatent un état de fait :

SEIGNEUR, tu m’as scruté et tu connais,

3 tu surveilles ma route et mon gîte,
et tous mes chemins te sont familiers.

 Et les derniers se transforment en une prière

 23 Dieu ! scrute-moi et connais mon cœur ;
éprouve-moi et connais mes soucis.

24 Vois donc si je prends le chemin périlleux,
et conduis-moi sur le chemin de toujours.

 L'abrupte « Tu m'as Scruté » devient « Scrute-moi » entre le deux il y a le parcours de celui ou celle qui emprunte le chemin de la foi et implore le regard de Dieu sur elle, sur lui.

 Que le Seigneur conduise et Garde Charlotte Céline et les siens sur leur chemin.

 Que le Seigneur nous conduise et nous garde sur nos chemins.

 Pour nous donner la force de proclamer à chaque instant cette parole du Psaume 139 qui restaure l'âme et le corps.

 Je confesse que je suis une vraie merveille, tes œuvres sont prodigieuses, oui je le reconnais bien.

 Amen