9Éclate de joie, Jérusalem ! Crie de bonheur, ville de Sion ! Regarde, ton roi vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse.
10À Éfraïm, il supprimera les chars de combat et les chevaux, à Jérusalem ; il brisera les arcs de guerre. Il établira la paix parmi les pays ; il sera le maître d'une mer à l'autre, depuis l'Euphrate jusqu'au bout du monde.
C’est avec les paroles de prophète Zacharie qui annonce un roi de paix, monté sur un ânon, pourfendeur des armes de guerre et de puissance que je vous accueille en ce milieu du jour. C’est avec ce messie en marche, décidé, désarmé et tête nue, entouré d’une ânesse et de son ânon, image maternelle et féminine, duo, qui annonce le fragile et robuste avenir, loin de l’étalon viril et aggressif du chef de guerre en campagne, que nous sommes invités à cheminer, en marche et en démarche vers Pâques, la Croix et le tombeau vide.
Grâce et Paix nous sont données à chacun.e, de la part du Christ vivant et aimant, lui qui nous accueille et vient nous parler de son Règne, au plus intime et au plus vulnérable. Amen
12h40 Chant
12h43 Lecture Matthieu 21, 1-11
1Quand ils approchèrent de Jérusalem et arrivèrent près du village de Bethfagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux des disciples en leur disant :
2« Allez au village qui est devant vous. Vous y trouverez tout de suite une ânesse attachée et son ânon avec elle. Détachez-les et amenez-les-moi.
3Si quelqu'un vous demande quelque chose, vous direz : “Le Seigneur en a besoin.” Et aussitôt on les laissera partir. »
4Cela arriva afin que s'accomplissent ces paroles du prophète :
5« Dites à la population de Sion :
Regarde, ton roi vient à toi,
plein de douceur, monté sur une ânesse,
et sur un ânon, le petit d'une ânesse. »
6Les disciples partirent donc et firent comme Jésus leur avait ordonné.
7Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, posèrent leurs manteaux sur eux et Jésus s'assit dessus.
8Une foule de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d'autres coupaient des branches aux arbres et les mettaient sur le chemin.
9Ceux qui marchaient devant Jésus et ceux qui le suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
10Quand Jésus entra dans Jérusalem, toute la population fut agitée. « Qui est celui-ci ? » demandait-on.
11« C'est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée », répondaient les gens.
12h44-50 Méditation
La fête des Rameaux est curieusement une histoire dâne, dânesse et dânon, qui croisent le chemin de Jésus et qui sont associés au sens même de sa mission. Qui est-ce ? se demande la foule…que vient-il faire à Jérusalem ?
Est-il le sauveur attendu ? le libérateur ? le vrai messie ? va til renverser les pouvoirs oppressifs ? de quoi est-il capable ?
S’il devient signe d’un salut communautaire, global et national, qui condense l’action salvatrice qu’il a menée en Galilée, ce jour de victoire est aussi ambigu, le mouvement d’exaltation de la foule qui l’acclame ouvre sur une semaine de tous els dangers, d’un danger mortel pour lui, le roi de paix.
Le Hosanna se transformera en Crucifie. La foule est versatile :elle peut brûler ce qu’elle a adoré, comme elle peut adorer ce qu’elle a méprisé. L’histoire des peuples est faite de ces renversements qui invitent à la prudence et à la retenue manifestée par Jésus, étrangement silencieux en ce jour d’acclamation. Lui qui s’est un jour retiré alors que la foule le cherchait pour le faire roi (Jean 6)
Comme si Jésus se tenait du côté de lânon et de sa mère l’ânesse /l’âne familier et aimé du milieu biblique, qui a porté Marie enceinte, sur les routes du recensement d’un empereur en mal de comptabilisation des nations conquises/ l’âne, solide et résistant qui a emmené Joseph, Marie et l’enfant nouveau-né loin des foudres sanglantes d’Hérode, dans la lointaine Egypte /l’âne, l’ânesse, l’ânon solidaires des persécutés et des peuples harassés .
En ce jour, lânesse et son ânon glissent peut-être aux oreilles du maître : le peuple espère que tu prennes les armes, que tu élimines les sources d’oppression et tous les ennemis. Ne l’écoute pas. Avançons ensemble avec ce message de paix, même s’il n’est pas encore audible ni crédible. Même si cela semble dérisoire. Plus de chars de guerre, plus d’arcs aux flèches sanglantes, plus de charges effrénées de chevaux carapaçonnés. N’entendent-ils pas le doux bruit de notre souffle de bêtes s’alliant à ta douceur humble et guérissante de Fils de Dieu ?
Ànesse et ânon, nous ne sommes pas de brillantes montures, mais nous sommes solides et fiables, familières, communes et proches de la volonté même de Dieu : Nous nous lions à ta marche et à ta démarche ô Seigneur des petits, toi qui suit les chemins humains les plus tortueux, les plus escarpés. Nous sommes outils de bénédiction et non de malédiction, de lucidité et non de vanité, instrument de service et de paix et non de gloire et de conquête.
La parole de Jésus va ainsi : « Détachez-la. Emmenez l’ânesse et son ânon vers moi. Le Seigneur en a besoin ». Jésus a peut-être bien plus besoin dânesse et d’ânon, que d’une foule en liesse.