No Video Files Selected.
10:00| | Prédications | Sandrine Landeau

Lecture bibliques et méditation : Juges 6 et 7 (extraits)

Première halte : le souvenir des jours heureux

Henry : Les fils d'Israël firent ce qui est mal aux yeux de l'Eternel et l'Eternel les livra à Madian pendant 7 ans. La main de Madian fut puissante contre Israël. Chaque fois qu'Israël avait semé, Madian montait l'envahir et ne laissait à Israël aucun moyen de subsistance.

Alors, l'Eternel envoya aux fils d'Israël un prophète qui leur dit : "Ainsi parle l'Eternel : c'est moi qui vous ai fait sortir d'Egypte. Je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de tous ceux qui vous opprimaient. Je vous ai dit : "je suis l'Eternel votre Dieu, vous ne craindrez pas les dieux des amorites dont vous habitez le pays ». Mais vous n'avez pas écouté ma voix.

La situation du peuple d’Israël est désespérée. Ils sont envahis par les ennemis, des hommes, des femmes, des enfants sont mort sous leur fer, les survivants peinent à le rester puisqu’il n’est plus possible de cultiver ni de récolter.

Il y a des moments de nos vies, où l’on se sent comme les Israélites, pressé de toute part par des forces hostiles. Tout tourne mal, l’horizon se rétrécit, chaque tentative pour améliorer la situation est coupée net en plein élan, le désespoir s’installe… pour longtemps. Cela peut être une détresse psychologique, une maladie physique ou mentale, un deuil, l’inquiétude pour un proche, ou même plusieurs de ces choses, comme si le sort s’acharnait… Tout s’assombrit, tout se fait menace… On se replie sur soi, sur quelques proches peut-être, mais ce n’est même pas sûr, car il arrive que la douleur nous coupe les uns des autres au lieu de nous rapprocher.

Et vous savez le pire ? C’est qu’on s’habitue à ça… L’être humain est incroyablement adaptable : il s’habitue à vivre dans la douleur jour après jour, à vivre petit, à vivre replié, à ne pas faire de grand geste, à ne pas espérer trop, à vivre seul. On s’habitue et alors ça fait un peu moins mal, la douleur familière devient moins aigüe. Quand vous avez perdu un être cher, trop tôt disparu, la seule promesse que vous apporte un matin nouveau, c’est pendant longtemps le choc chaque jour renouvelé : il n’est plus là ! Elle ne sera plus jamais là ! Et puis un jour, longtemps après, on s’aperçoit que ça fait quand même un peu moins mal.

Parfois, on cherche un responsable au malheur qui nous frappe : un Dieu tout-puissant est un bon candidat… Il aurait pu faire tourner les choses autrement, il ne l’a pas fait, soit qu’il soit cruel, soit qu’il soit occupé ailleurs, soit qu’il nous punisse de quelque chose. Alors on lui en veut, on l’accuse, comme le font les Israélites.

Ce n’est pas la belle théologie, celle des livres et pasteurs ? Et alors ? On ne vit pas dans les livres, mais dans la vraie vie ! Et pour paraphraser une maxime célèbre, l’humain n’est pas fait pour la théologie, mais la théologie est faite pour l’humain. La rancœur contre Dieu, ou le fait de donner un sens à la souffrance en l’attribuant à Dieu, ou l’incompréhension face à son action, c’est déjà – ou c’est encore de la foi – c’est déjà – ou c’est encore – de la relation ! Dieu d’ailleurs ne se détourne pas d’Israël, pas plus qu’il ne se détourne de la mère éplorée qui crie « pourquoi moi Seigneur ! » après la mort de son enfant.

Dieu se tourne vers celles et ceux qui sont dans la détresse, dans le malheur, dans la souffrance et il leur parle. Quand ils et elles n’espèrent plus rien, il espère à leur place, il cherche la relation. Dans l’histoire de Gédéon, la relation passe d’abord par un prophète, qui rappelle au peuple la vie d’avant le malheur, la promesse d’une vie qui soit vraiment pleine de vie. Est-ce à dire que Dieu nous encourage à évoquer le bon vieux temps, quand tout était mieux, avant ? Et bien oui ! Parce que l’évocation de ce temps heureux peut être la pierre sur laquelle s’appuyer pour sortir la tête de l’eau quand tout est mouvant, quand tout tourne, quand plus rien n’est solide. Se rappeler comme c’était avant, c’est se rappeler que la souffrance n’a pas toujours été là, se rappeler la sensation que ça faisait de vivre, de rire, d’aimer. Rouvrir les albums photos des temps heureux, évoquer les doux souvenirs, fermer les yeux et sentir à nouveau les muscles obéir facilement… Simplement pour réveiller la possibilité et le désir.

Deuxième halte : un appel à vivre de nouveau

Henry : L'ange du Seigneur vient s'asseoir sous le térébinthe d'Ofra, qui appartenait à Yoash, du clan d'Aviezer. Gédéon, son fils, était en train de battre le blé dans le pressoir pour le soustraire à Madian. L'ange de l'Eternel lui apparut et lui dit : "L'Eternel est avec toi, vaillant guerrier !" Gédéon lui dit : "Pardon mon seigneur, mais si l'Eternel est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé ? Où sont donc toutes les merveilles qui nous racontaient nos pères en concluant : "N'est-il pas vrai que l'Eternel nous a fait monter d’Egypte ?" Maintenant l'Eternel nous a délaissés en nous livrant à Madian."

Gédéon a peut-être évoqué les souvenirs des temps heureux où l’on pouvait vivre hors des grottes, et cela lui a donné la force et le courage de sortir vite récolter un peu, et revenir se cacher pour traiter la récolte. La grotte n’est pas adaptée pour ce travail, mais il s’y sent pour l’instant en sécurité.

Parfois, du fond de nos abîmes, nous trouvons un peu de force pour sortir, pour sourire, pour aller au restaurant avec une amie, pour rire peut-être avec un tout-proche. Et puis tout à coup la peur de souffrir à nouveau revient, plus forte encore. On rentre dans la grotte de la souffrance, devenue si familière, où l’on se sent un peu en sécurité. Ce n’est pas parfait, mais on en connaît tous les recoins, et il est devenu possible d’y vivre, et c’est tant mieux.

Quelqu’un, depuis l’extérieur de sa grotte, interpelle Gédéon, un messager de l’Eternel, de la vie qui attend là, encore possible, nouvelle. « L’Eternel.le est avec toi vaillant guerrier » Cette salutation est aussi une promesse : en hébreu comme en français, dire « L’Eternel est avec toi », c’est dire qu’il est là maintenant, et aussi qu’il a été là, et qu’il sera là.

Et du fond de sa souffrance, Gédéon a bien du mal à le croire. Et il n’y va pas par quatre chemins : « Si l’Eternel était avec moi, je n’en serais pas là ! » dit-il en substance. Comment croire que Dieu est là, au fond de la douleur ? Comment croire en Dieu quand la vie vous éprouve ? Je n’ai pas la réponse. Je crois même que parfois ce n’est pas possible. Et alors, on peut laisser Dieu croire en nous. On peut laisser d’autres croire en Dieu et nous porter dans cette foi-là. Comme ce messager croit, et témoigne à Gédéon qu’il croit. Il croit et il vit ce qu’il croit : lui croit qu’une autre vie est possible, dehors, à la lumière, en vue de l’ennemi, mais l’ennemi n’aura pas le dernier mot. Le messager le croit et il se tient là, dehors, offrant à Gédéon la bénédiction de l’Eternel.le. Bénir, vous le savez, c’est dire du bien. Gédéon, du fond de sa souffrance et de sa peur, ne pense aucun bien de lui-même. Dieu est plus grand que sa peur et sa souffrance et voit en lui le vaillant guerrier qu’il peut être, qu’il est déjà un tout petit peu, de manière peut-être minuscule. Dieu est plus grand que notre tristesse, plus grand que notre souffrance, plus grand que nos peurs. Il voit en chacun.e de nous son enfant, l’enfant du Dieu vivant. Vous ne croyez pas l’être ? Qu’importe ! Lui y croit, lui espère en vous, espère pour vous la vie éternelle, la vie vivante.

Troisième halte : une force minuscule

Henry : L'Eternel se tourna vers lui et dit : "Va avec cette force que tu as et sauve Israël de Madian. Oui, c'est moi qui t’envoie !" Mais Gédéon lui dit : "Pardon mon seigneur, comment sauverais-je Israël ? Mon clan est le plus faible en Manassé, et moi je suis le plus jeune dans la maison de mon père."

L'Eternel lui répondit : "Je serai avec toi, et ainsi tu battras les Madianites tous ensemble." Gédéon lui dit : "Si vraiment j'ai trouvé grâce à tes yeux, manifeste-moi par un signe que c'est toi qui me parles."

Là où croyons n’avoir plus de force, ou trop peu pour ce qu’il y a à surmonter, là où nous pourrions renoncer, Dieu adresse à chacun cet envoi : « va, avec cette force que tu as et sauve Israël de Madian. Oui, c’est moi qui t’envoie. Je serai avec toi ».

Quelle force a Gédéon à ce moment-là ? Evidemment il ne s’agit pas – ou pas seulement – de la force musculaire. Quelle force avons-nous au fond de la dépression, de la maladie ? Nous voyons d’abord nos manques : je n’ai pas la force de faire ceci, de faire cela, je n’ai plus l’envie, plus le désir. Et c’est vrai. Gédéon ne se sent pas la force de vaincre les madianites. Nous ne nous sentons pas la force de vivre encore toute une vie avec cette douleur, encore toute une vie sans notre aimé.é qui nous a quitté, encore toute une vie d’échec amoureux, encore toute une vie de galère pour boucler les fins de mois. Cette force n’est pas là. Vraiment pas. Même avec les lunettes les plus roses et positives du monde, c’est trop.

Ce que nous propose ici l’histoire de Gédéon, ce n’est pas une méthode Coué revisitée en mode chrétien. C’est de voir la force qui est déjà là, même endormie, même éteinte, même minuscule, et de recevoir la promesse que cette force va être réveillée, rallumée et grandir. Si vous la connaissez, souvenez-vous de la parabole du grain de moutarde : minuscule, et qui grandit jusqu’à devenir un bel arbre sur lequel les oiseaux du jardin peuvent venir se reposer.

La force qu’a Gédéon ce jour-là, c’est de sortir au grand jour discutailler avec ce messager qui vient le déranger et lui confier une mission dont il ne veut pas. La force qu’a cette mère endeuillée aujourd’hui, c’est celle de prendre son autre enfant par la main pour aller à l’école. La force qu’a cet homme qui vit avec une trouble du spectre autistique, c’est de celle de sortir dans la rue avec son casque anti-bruit. La force que ce jeune homme paraplégique à la suite d’un accident de moto, c’est celle d’invectiver le médecin à coup de « à quoi bon, ma vie est foutue ! » et de pleurer. La force qu’à cette femme à qui l’on annonce une rechute sans espoir d’un cancer, c’est celle de la révolte et du « pourquoi moi ? ».

Ce n’est pas grand-chose ? Ça ne change pas la face du monde ni même leur situation ? Peut-être… Et pourtant…

Qui mesurera la valeur de ce pas ? La force qu’il leur a fallu ? Qui peut dire où ce petit bout de force les mènera ? Qui peut dire la force qu’il vous a fallu pour être là où vous êtes aujourd’hui dans vos vies ? Quels minuscules pas se sont ajoutés les uns aux autres pour que nous soyons là aujourd’hui, ensemble, debout malgré le mal, malgré le malheur subit et occasionné ? Debout dans le malheur, debout face au mal ? Un seul a été témoin, un seul sait vraiment : celui qui réveille cette force qui était là mais qu’on ne voyait pas, ou plus, qu’on méprisait. Celui qui est le fondement même de cette force et qui envoie sur le chemin : l’Eternel.le.

Celui qui se jour-là appelle Gédéon et lui dit d’aller avec cette force qui est là. Il nous invite à faire un pas après l’autre, un jour après l’autre. Ce premier pas déplace un peu, même un tout petit peu. Et le pas suivant déplace encore un tout petit peu, et ainsi de suite. A la fin, un grand chemin est parcouru.

Dieu accompagne Gédéon à chaque étape. La force de vie, c’est comme la force musculaire, ça s’entraîne petit à petit, et un jour, tout à coup, on se découvre capable de choses dont n’était pas capable auparavant, et dont on n’aurait jamais cru être capable un jour. Il y a quelques semaines, je me suis réinscrite à un cours de natation, après des années à ne nager qu’avec mes enfants – et à me geler à leurs côtés dans l’eau. Au premier entraînement, j’ai cru mourir tant le niveau était élevé. Cette semaine, j’ai réussi à suivre le rythme des autres pendant quelques minutes. Je suis loin encore de leur niveau, mais quel chemin déjà en quelques semaines ! Mon entraîneur de natation m’a fait faire bien du chemin, à partir de la petite force que j’avais !

Dieu, de même, fait faire bien du chemin à Gédéon, avec ses forces, à travers ses doutes, ses peurs et les obstacles qui sont là, à travers les remous de la vie aussi. Et puis un jour, l’affrontement contre les madianites est proche, tout proche.

Quatrième halte : retour au point de départ ?

Henry : L’Esprit de l’Eternel revêtit Gédéon, qui sonna du cor, et rassembla Israël.

Gédéon dit à Dieu : « Si tu veux sauver Israël par ma main comme tu l’as dit, voici, je vais étendre sur l’aire une toison de laine : s’il n’y a de la rosée que sur la toison et si tout le terrain reste sec, je saurai que tu veux sauver Israël par ma main, comme tu l’as dit. » Et il en fut ainsi : le lendemain, Gédéon se leva et presse la toison pour en exprimer la rosée, une pleine coupe d’eau.

Gédéon dit à Dieu : « Que ta colère ne s’enflamme pas contre moi si je parle encore une fois. Permets que je fasse une dernière fois l’épreuve de la toison. Que la toison seule reste sèche et qu’il y ait de la rosée sur tout le terrain. » Cette nuit-là, Dieu fit ainsi : seule la toison resta sèche et il y eut de la rosée sur tout le terrain.

Alors que la force de Gédéon est devenue de plus en plus grande, alors qu’à force de petits pas il s’est éloigné toujours plus de la grotte, il a réappris à vivre chaque jour un peu plus comme avant que le malheur ne s’abatte sur lui et son peuple, tout à coup le vertige, le doute, la peur. Ce n’est pas possible. C’est trop beau pour être vrai. C’est peut-être trop beau pour qu’il le mérite. A-t-il vraiment le droit de croire qu’il peut vivre comme si Madian n’était pas là, alors que tant d’autres sont morts, alors que tant d’autres ont encore peur ?

Ce doute qui le saisit, nous l’avons tous rencontré, sous une forme ou sous une autre. La procrastination qui vous empêche de mettre tous vos moyens pour réussir cet examen qui vous ouvrira les portes de ce métier auquel vous aspirez, mais qui vous semble trop beau pour vous. Cette culpabilité qui vous envahit au milieu d’un repas heureux, quand vous frappe de plein fouet la réalité de la mort de votre époux. Cette peur de sortir avec ce fauteuil qui dit l’ampleur de votre handicap et de votre douleur, et vous oblige à donner à voir votre faiblesse et votre besoin d’aide. Tant de chemin parcouru, tant de pas, tant de force… et soudain ce vide à nouveau, comme au premier jour ! Ai-je le droit de saisir cette vie qui passe à nouveau à ma portée ?

Mais en fait, ce n’est pas comme au premier jour : on ne revient jamais tout à fait là où on était. Le chemin n’est pas un aller-retour, mais une spirale. On repasse tout près de là où on était, mais on a changé, mais le temps a passé, mais le lieu de changé lui aussi. Et Dieu est toujours là. Il accueille nos doutes, nos peurs, comme il a accueilli celles de Gédéon. Cette histoire fantasque et de rosée nous dit au moins que Dieu entend nos besoins. Il les accueille avec tendresse, avec amour, il en prend soin, à sa manière. Il rassure ce qui en nous a besoin d’être rassuré. Et si on recule, il recule avec nous. Et si on se détourne, il se détourne avec nous. Et il appelle encore : va, avec cette force que tu as. Je suis avec toi.

Cinquième halte : au cœur de la peur

Henry : L’Eternel dit à Gédéon : « Trop nombreux est le peuple qui est avec toi pour que je livre Madian entre tes mains : Israël pourrait s’en glorifier à mes dépens et dire « c’est ma main qui m’a sauvé ! » En conséquence, proclame donc ceci au peuple : « Quiconque a peur et tremble, qu’il s’en retourne et déguerpisse par le pont de Galaad. » Vingt-deux mille hommes parmi le peuple s’en retournèrent, et il resta dix mille hommes.

L’Eternel dit à Gédéon : « Ce peuple est encore trop nombreux ! (…) c’est avec les trois cents hommes qui ont lapé l’eau que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains. »

Cette nuit-là, l’Eternel dit à Gédéon : « Lève-toi, descends vers le camp des madianites car je l’ai livré entre tes mains. Mais si tu as peur de descendre, descends avec le camp avec Poura, ton serviteur. Tu entendras ce qu’on y dit. Ton courage en sera fortifié et tu pourras faire une descente dans le camp. »

Gédéon doute d’avoir la force… il doute d’être suffisant… Comment vivre avec un tel sentiment ? On peut courir après toujours plus de qualifications, toujours plus de réassurances extérieures, on peut aussi renoncer.

Ou bien, on peut essayer, comme Gédéon, le conseil étonnant que lui donne Dieu : y aller ! « Si tu as peur de descendre, descends ! » Va au cœur même de cette obscurité, de cette peur. Mais pas seul, avec Poura. Poura vient d’une racine hébraïque qui veut dire faire pousser, porter du fruit, bourgeonner. Gédéon est invité à descendre au fond de la nuit qui l’habite, en prenant avec lui ce que le chemin avec Dieu a réveillé en lui : sa capacité à vivre pour porter du fruit, de la vie. Dieu ne l’envoie pas au casse-pipe, ce n’est pas son genre. Cette proposition de descendre au milieu même de ce qui lui fait peur depuis le début ne vient qu’après tout un chemin de confiance. Et elle s’accompagne d’une présence : Gédéon descend avec la capacité de vivre, de ne pas se laisser engloutir par la mort. C’est avec la lumière que Gédéon descend dans l’obscurité. C’est avec la capacité de vivre qu’il descend dans la mort. C’est avec Dieu qu’il descend au fond de sa solitude intérieure.

Voici la promesse qui nous est faite à chacune, à chacun : nous aussi nous avons cette minuscule force en nous, force de vie et d’espérance. En nous aussi Dieu travaille à la réveiller et à la faire grandir. Pour qu’un jour, quand nous serons prêt.es, nous puissions descendre au plus profond de nos obscurités, et les traverser avec lui. Amen.

Cookies

This website uses cookies. By continuing to browse the site you are agreeing to our use of cookies. Find out more