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10:00| | Prédications | Bruno Gérard

Tout ça pour ça !

Voilà ce qui me vient à l'esprit à la lecture de ce troisième volet du livre de Jonas.

Tout ça pour ça !

 Finalement la conversion de Ninive s'avère tellement simple que nous pouvons nous demander pourquoi avoir tellement tergiversé avant d'y aller.

Rendez-vous compte ... en une journée tout le monde se couvre de sacs et se met à célébrer Yahwé.

Jonas quand il le décide, est d'une efficacité redoutable !!!

 Alors en définitive, avions-nous besoin de toutes ces péripéties ?

De la fuite dans le bateau

De la tempête sur la mer

Du gros poisson

Pour en arriver là ....

 Il y a parfois des trajectoires de vie qui se préfèrent en courbes et en lacets plutôt qu'en droite ligne.

 Il y a ces fantasmes que nous avons sur ce qui nous attend et qui en réalité ne se produit pas. L'angoisse d'affronter une situation où nous avions par avance imaginé tous les contre-temps, les avanies qui ne manqueraient pas d'arriver.

Mais finalement tout se passe extraordinairement bien et ce qui nous semblait un Everest de soucis à surmonter s'avère une autoroute de facilité sans embûches.

 Rappelez-vous Ninive vue comme une ville violente où l'on marche sur les cadavres ! Et pourtant, il suffit d'une parole pour que tout se transforme.

 L'histoire de Jonas est aussi un appel à l'action ... un appel à une confrontation résolue de la réalité qui s'offre à nous.

 Jonas doit affronter Ninive. Nous allons affronter Noël.

En effet, Noël peut apparaître comme ambiguë sous bien des aspects.

Oui c'est la fête de la joie.

Oui c'est la fête de la lumière qui revient.

Oui c'est la fête des cadeaux.

 Pourtant, cette période est aussi propice à l'anxiété et la tristesse.

Anxiété de faire tout ce qu'il y a faire ... la préparation des cadeaux, la confection des repas de fêtes.

Anxiété de savoir si nous pourrons nous réunir ou pas avec ce virus qui n'en finit pas de revenir encore et encore.

Tristesse aussi, car les moments de fêtes ravivent les souvenirs d'anciens noëls avec les êtres chers aujourd'hui disparus ...

Noël prend parfois des allures de Ninive.

Observons donc comment se Jonas affronte son périple à Ninive et franchit sans embûches l'épreuve.

Mots pour mots ce chapitre trois débute comme le premier chapitre :

1 La parole du SEIGNEUR s’adressa une seconde fois à Jonas : 

2 « Lève-toi, va à Ninive la grande ville et profère contre elle l’oracle que je te communiquerai. » 

3 Jonas se leva et partit ...

 Au jeu des différences par rapport au premier chapitre ... il y a un ajout et un manque.

Il manque fils d'Amittaï pour définir Jonas. Fils d'Amittaï, fils de la vérité disparaît ici. Jonas devient Jonas tout simplement. Il n'a plus besoin de paternité. Il n'a plus besoin de qualificatif autre pour le désigner. Jonas, le prophète prend le bon chemin, celui de la vérité.

L'ajout est la précision Seconde Fois. Le Seigneur est patient avec Jonas ... comme avec nous. Jonas bénéficie d'une seconde chance. Il a manqué un rendez-vous, mais une seconde chance s'offre à nous. Le Seigneur offre un visage de patience aux récalcitrant(e)s de ce monde. Une seconde chance est toujours possible.

 Et cette fois-ci, c'est la bonne, Jonas se lève et se dirige enfin vers Ninive. Ouf ! Remarquons qu'enfin Jonas trouve son chemin. Jusqu'à présent, il a erré dans une indétermination géographique. Au début du livre, il part de Nulle part pour fuir à Tarsis ... Finalement, il se retrouve nulle part au milieu de la mer où un gros poisson l'avale pour le recracher nulle part. Et de nouveau il se lève de ce lieu inconnu ... pour enfin arriver à Ninive.

Que d'errance improbable lorsque nous suivons nos propres destinations. Seul Yahwe arrive à donner un cap, une destination. Pour Jonas, c'est Ninive ...

 Finalement tout va se passer très très vite ... en une journée. La grande ville mesure trois jours de marche, mais Jonas ne va pas trop user ses sandales puisque seul un jour de marche suffira. Quelle efficacité pour un prophète récalcitrant.

 Nous ne savons pas exactement ce que contient l'annonce de Dieu, un appel à la repentance et aussi une menace pour la ville : elle risque de se retrouver sans-dessus-dessous.

Les Ninivites n'observerons pas la quarantaine octroyée par Dieu et se convertiront directement.

Jonas disparaît de la narration. La Parole trace maintenant son chemin dans Ninive seule. Elle touche en premier les habitant(e)s des petits aux grands qui font pénitence par le vide intérieur du jeûne.

Parole sur la ville.

Elle se propage jusqu'au Roi et les grands de la cité qui eux aussi renoncent à leurs habits de fête pour revêtir des sacs. Comme Job, le Roi finira sur un tas de cendres.

 Le livre de Jonas parle en réalité de la confrontation de la création à la Parole de Dieu.

Le livre de Jonas décrit comment cette parole sauve du chaos partout où elle circule.

 Les pérégrinations chaotiques de l'endormi dans la cale d'un bateau, font que des marins, le chef d'un navire reconnaissent la puissance de cette Parole.

Même les antiques sorts se soumettent au vouloir de la Parole.

Dans la fuite du prophète Rebelle, la Parole calme le vent et la mer.

 Un poisson mythique avale cette parole et la recrache sur la berge.

 La parole de Dieu poursuit son chemin pour convertir la grande ville en oubliant personne.

De l'humble moineau au Roi de la grande ville.

La création se met en mouvement à l’écho de cette parole.

 Le livre de Jonas raconte l'histoire d'un homme ordinaire qui dans son activité va être un maillon de la transmission de cette Parole de vie parfois malgré lui.

 Notre société actuelle fait grand cas et porte en exergue toutes sortes de guides spirituels, d'ermites, de soi-disant plus proches de Dieu que le commun des mortels ... qui vous racontent avec force qualificatifs leur marche dans le désert ou leur proximité avec Dieu. Portés en paradigmes inatteignables, ces prophètes starisés rendent l'accès à Dieu aussi escarpés et arides que les sentiers qu'ils parcourent.

 Peut-être qu'une fois que le lave-vaisselle sera débarrassé, que les devoirs des enfants seront finis, que les dossiers ramenés du bureau seront fermés, j'aurai aussi le loisir d'une courte marche spirituelle dans le parc voisin ....

Chacun son combat

Ce livre est un encouragement à tous les Jonas, toutes les colombes de notre temps qui font leur part.

Femmes et hommes du quotidien.

 À tous les Jonas et à toutes les Colombes de notre temps, dont personne ne fera grand cas dans les panthéons des villes, cette histoire redit l'importance de toute action ou parole créatrice de vie.

 À tous les Jonas et à toutes les Colombes anonymes maillons dans leurs renoncements et leurs fuites, maillons de la propagation de cette parole de vie, cette histoire replace leur importance aux yeux de Dieu.

 À tous les Jonas et à toutes les Colombes, cet ancien livre biblique annonce que l'attente de cette Parole n'est jamais vaine pour peu qu'on accepte de l'entendre ... entendre qu'un Dieu en définitive se rapproche toujours de nous dans toutes les menaces qui pèsent sur nous.

 Cet Avent est pour nous.

Amen.

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