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10:00| | Prédications | Bruno Gérard

De Babylone à Jérusalem, comme un chemin de liberté ...

Rappelez vous, l'histoire de ce peuple hébreu déplacé en captivité à Babylone par le roi Nabuchodonosor.

Le choc de la déportation

Le choc de la fin de Jérusalem

Le choc de la chute du temple

Le choc d'un monde qui s'écroule

 En errance spirituel, le peuple d'Israël soupire alors auprès des fleuves de Babylone comme le fredonne le Psaume 137 :

(1)   Près des fleuves de Babylone,
    là-bas, nous étions assis
    et nous pleurionsen nous souvenant de Sion.
(2) Aux saules de la contrée
    nous avions suspendu nos lyres.
(3) Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants ;
    nos bourreaux, de la joie :
———«Chantez-nous des chants de Sion !»
(4) Comment chanterions-nous le chant du SEIGNEUR
    sur une terre étrangère ?
(5) Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main droite oublie !
(6) Que ma langue s'attache à mon palais
    si je ne me souviens pas de toi,
    si je ne mets pas Jérusalemau-dessus de toute autre joie.

 Jérusalem pleurée

Jérusalem fantasmé

Et Jérusalem retrouvé.

Le Seigneur veille sur les errances et les chutes

 L'exil touve une fin. Les livres d'Esdras et Néhémie, petits livres un peu oubliés de l'Ancien Testament, racontent ce retour aussi glorieux que perilleux.

Le Seigneur suggère des hommes, Zorobabel et Josuée, Esdras et Néhémie, hommes qui se dressent pour guider le retour. Le Seigneur n'a pas oublié son peuple. Alléluia.

 Un chemin de Babylone à Jérusalem comme une sortie de captivité pour ces hommes et femmes.

Un chemin de Babylone à Jérusalem comme une métaphore de nos sorties de crise, de nos belles histoires qui débutent et recommencent.

 De Babylone à Jérusalem comme une libération.

Et après ?

 Libérés mais pouquoi ...

 Recommencer les petits commerces, les cachoteries devant le Seigneur.

"Faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur " selon l'expression biblique maintes fois répétées dans les Chroniques. Les prêtres et les gouverneurs se sont faits les grands champions de la désobéissance et de l'irrespect des lois de Dieu. Nous avons d'ailleurs l'impression que l'histoire biblique est toujours un recommencement tellement le péché envahit et revient à chaque fois l'espace vital  telle une récurrence aliénante.

La déportation est d'ailleurs comprise comme une punition du Seigneur devant les manquements des élites de ce temps.

 Il n'y a pas d'ailleurs, besoin, de remonter l'histoire d'Israël pour être summergé par cette impression   de cycle aliénant qui tire vers le bas.

Il y a ces scandales à répétition dans les Eglises chrétiennes de notre temps.

Notre propore Eglise aussi connaît aussi ces dysfonctionnements avec des crises financières et institutionnelles où se mêlent ambitions personnelles, médiocrité et autoritarisme.

Nous sommes une institution humaine avec justement son lot d'actions trop humaines et bien peu honorables.

 Face à ce constat qui fait mal, faut-il se laisser aller au désespoir ...

Les livres d'Esther et Néhémie nous rappellent que la libération est toujours possible et que le chemin de Babylone à Jérusalem se parcourt dans la suivance du Seigneur.

 Mais la question est tenace une fois le chemin du retour effectué, que faire de Jérusalem retrouvée ?

Libérés, délivrés de Babylone mais à quoi bon si c'est pour retomber dans les affres du passé.

 Bien entendu il y a l'exaltation du renouveau, du retour à Jérusalem.

Tout semble à nouveau ouvert et offert. Cependant, une fois que l'euphorie de revoir Jérusalem est passée. Il faut bien poursuivre. Revenir est une tâche périlleuse mais s'établir sur la durée est plus compliqué.

 Tout se passe finalement comme une relation amoureuse ... les débuts sont savoureux et les jours filent dans une douce harmonie. Tout n'est qu'amour, joie et volupté.

 Puis petit à petit, si le couple s'installe dans la durée, le quotidien doit être géré. Les questions de l'économie du foyer prennent de la place. Pour les résoudre, il faut de la communication, quelques règles et des compromis. Sinon, il arrive que la routine et la fatigue éreintent la belle entente initiale.

 Communiquer, prendre ses marques et instaurer ... une loi.

Il faut décider comment adminsitrer les finances du foyer, qui prend la charge de descendre les poubelles avant le rammassage du mardi, qui planifie et organise les congés ... Chacun, chacune adopte son mode de gouvernance et a besoin de plus ou moins de souplesse.

Mais sans le cadre l'amour n'est rien.

 L'amour, la foi ... ne s'épanouissent sur la durée que si un cadre s'établit, que si une loi régit un minimum les rapports.

 Ce cadre, cette loi peuvent être considérés comme un fardeau, un mal nécessaire pour le bien vivre. Où bien, ils sont accueillis comme une grâce, un don qui permet la vie et la liberté.

Un don de Dieu.

 J'ai croisé récemment le récit de vie d'un monsieur. Lors d'un atelier d'écriture dans son EMS, il décrivait la passion de sa vie : arbitrer des matchs de volley-ball jusqu'au niveau international. Dans  son article, il écrit que l'arbitre est souvent critiqué, tansé par les sportifs et le public. Pourtant il est le garant de la liberté du jeu. Il est en charge du spectacle et sans lui rien ne pourrait advenir. Il peut être vu comme un mal nécessaire mais aussi comme le facilitateur. Sa présence porte le cadre, les règles qui permettent aux protagonistes de développer le jeu sans se soucier de l'application des règles.

Sans le cadre, le jeu n'est rien.

 Pour le retour à Jérusalem, Dieu n'a pas donné un arbitre de volley-ball pour le match Babylone – Jérusalem mais utilise le concours du roi perse : Artaxerxès pour garantir la sécurité et la stabilité du retour. Dans un décret, une loi, le roi marque le cadre :

Un cadre précis qui régit

        la fiscalité

        le budget alloué au Temple

        la gestion des sacrifices

        la gestion du personnel du temple

        la justice pour les croyant et les non-croyant

 Un décret complet.

Plus important encore, Artaxerxès désigne, enfin Dieu désigne le prêtre scribe Esdras pour faire appliquer ce décret.

Un décret qui permettra de vivre en Dieu.

Sans autorité, le retour à Jérusalem n'est rien.

 Dieu libère son peuple et il ne le fait pas pour la seule beauté du geste.

Il établit un guide pour énoncer et fair appliquer sa loi, prémices du Royaume.

 Dieu libère ...

Dieu fait rentrer de Babylone à Jérusalem.

Il le fait pour que nous soyons en capacité d'appliquer sa loi.

Ce n'est en rien une servitude sinon le Seigneur des Cieux ne serait qu'une sorte de despote qui se plairait à rendre ses créatures redevables de leur liberté.

 La loi de Dieu est notre garante pour vivre cette liberté.

C'est un immense paradoxe, obéir pour être libérés !

Sans obéissance, la liberté n'est rien !

 Et de cette voix venue du fin fond des siècles d'un roi de perse, nous parvient un encouragement :

        Quant à toi, Esdras avec la sagesse de ton Dieu qui est dans ta main, établis ...

        Quand à toi, soeur

        Quand à toi, frère

avec la sagesse de ton Dieu qui est dans ta main, établis sa loi sur ta vie.

Tu goûteras alors les prémices de la liberté du royaume.

Amen.

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