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10:00| | Prédications | Bruno Gérard

Avez-vous déjà effectué le chemin de Babylone à Jérusalem ?

 Moi Siha, Fils d’Asupha, de la race des Natinéens, je l'ai effectué.

Cela faisait quelques mois que notre caravane s'était élancée de Babylone pour rejoindre Jérusalem.

Nous les descendants et descendantes des exilés nous refaisons ce chemin dans l'autre sens.

Quelques 70 ans après que Nabuchodonosor ait déporté notre Peuple d'Israël, mes ancêtres. Nous effectuons le trajet du retour.

 Un retour comme une renaissance. Nous remontons vers toi, Jérusalem.

Un retour de joie, comme affirmation que Le Seigneur Veille sur son peuple.

Un retour d'appréhension. Vers quoi montons-nous ... une ville massacrée par les babyloniens dont il ne reste plus une pierre sur une pierre.

Maisons Calcinées

Temple dévasté.

 Un retour d'espérance, Cyrus Roi éclairé de Perse a pris mon peuple sous sa protection par la grâce du Seigneur. Il a rendu les spoliations des babyloniens à l'once d'or près !

Un retour aussi d'angoisse, le désert que nous traversons sur 800 km n'est pas une randonnée de plaisance.

 Heureusement mon clan ne voyage pas seul.

Il y a avec nous les clans de

 d'Adin : 454

 d'Ater, descendants de Yehizquia : 98

du clan de Bessaï : 323

du clan de Yora : 112

et tant d'autres ...

Il y a avec nous

Le groupe des lévites

Le groupe des chanteurs du temple

Le groupe des portiers

Le groupe des descendants des serviteurs de Salomon

...

et tant d'autres.

 Il est écrit dans le livre que nous étions 42 360 personnes revenant de l'exil. 

Accompagné de 7 337 serviteurs et servantes, 200 chanteurs et chanteuses, ainsi que 736 chevaux, 245 mulets, 67435 chameaux et 6 720 ânes.

Quelle belle colonne d'espoir sur la route du retour.

 Une fois arrivés, on attribua à chacune et chacun un lieu pour s'établir.

 Mais toutes et tous, nous avions un désir celui de rebâtir le Temple et son autel.

Qu'est-ce qu'un peuple sans Temple, ni autel ?

Un peuple sans Seigneur.

Peuple orphelin en exil de lui-même.

 Peu nous importe que nos maisons soient encore branlantes

Peu nous importe de dormir sous des abris précaires.

Nous sommes animés par ce désir du Seigneur ... re bâtir par grâce le Temple de Jérusalem.

 Voilà dans ce récit fictif inspiré par le récit d'Esdras, le chemin effectué par Siha et les Israélites pour revenir de l'exil de Babylone à Jérusalem.

Ce texte biblique raconte avant tout une histoire. Cette histoire ne tient pas une chronique exhaustive des événements et des faits du retour mais elle narre plutôt l'évolution de la relation du Seigneur et son peuple sur le chemin de Babylone à Jérusalem.

 Avez-vous déjà effectué le chemin de Babylone à Jérusalem ?

 Avez-vous déjà été en exil de vous-même aussi loin que possible de vos idéaux, de votre chemin de vie ?

 Avez-vous déjà connu une souffrance telle que vous vous sentiez vivre hors de vous-même ?

 Avez-vous déjà vécu, commis des fautes, des péchés tels que vous vous êtres retrouvés en exil, vous coupant de la présence du Seigneur dans vos vies ?

 Chacune et chacun nous savons nos réponses personnelles et le plus souvent elles sont entre Dieu et nous !

 Il y a celles et ceux qui ne connaissent jamais d'exil et restent posément campé(e)s à Jérusalem durant leur existence. Peut-être que ce ces textes d'exil et de retour d'exil ne leur parlent pas tellement.

 Il y a celles et ceux qui connaissent de tels exils, exils géographiques, exils intérieurs qui chamboulent tout. Ces textes alors sont dans la cible.

 Généralement à l'origine de ces trajectoires d'exil, il y a un événement brutal, une guerre, une catastrophe climatique mais aussi plus personnellement une rupture dans une relation, dans le travail, dans la santé ... ou plus insidieusement par petits écart une destruction lente au fil du temps.

Petit à petit, il ne reste plus une pierre sur une pierre comme le temple de Jérusalem ravagé par les armées babyloniennes. Comme le décrit le livre des chroniques :

 Les Babyloniens incendièrent la maison de Dieu, démolirent la muraille de Jérusalem, mirent le feu aux belles maisons et détruisirent tous les objets précieux de la ville. 

20Leur roi exila à Babylone ceux qui avaient survécu aux massacres : ils devinrent ses esclaves, puis ceux de ses descendants, jusqu'à l'avènement de l'empire perse. 

21Ainsi se réalisa la parole que le Seigneur avait prononcée par la bouche du prophète Jérémie : « Le pays sera abandonné pendant soixante-dix ans, jusqu'à ce que soit achevé son temps de repos, pour compenser les périodes de repos qui n'ont pas été observées. »

 Irrémédiables histoires de celles et ceux anéanti(e)s et qui voient leur vie s'écrouler.

Histoire biblique mais aussi histoire de Dieu avec son peuple. Un Dieu qui n'abandonne pas la partie et qui accomplit la promesse toujours renouvelée de l'espérance.

Car après l'abandon, la mort, la destruction ... la vie reprend.

Le Dieu de permanence qui veille dans l'exil, même si nous ne le voyons plus.

Le Dieu de permanence qui peut changer les cœurs de ceux et celles qui a priori nous semblent hostiles.

Un Dieu qui donne en abondance pour aboutir à la vie

42 360 personnes revenant de l'exil. 

Accompagné de 7 337 serviteurs et servantes, 200 chanteurs et chanteuses, ainsi que 736 chevaux, 245 mulets, 67435 chameaux et 6 720 ânes.

Et peu importe si cela semble disproportionné

C'est ce que reçoive les Israélites de retour à Jérusalem en surabondance.

C'est ce que Dieu donne à celui ou celle qui en fait la demande. Ne sous-estimons son immense puissance dans nos vies.

Il pourrait sembler à la lecture de ces textes que les choses sont finalement assez simples. Après la période prévue, les Israélites remontent et rebâtissent leur Temple à Jérusalem grâce à la surabondance voulue par Dieu.

Raisonner ainsi serait une erreur. Sous la protection de Dieu, le chemin de retour d'exil n'est en rien une sinécure.

Après la remise en place de l'autel et du culte, les exilés vont subir la colère et la jalousie des populations locales qui elles sont restées. Populations qui ne sont pas disposées à voir se réinstaller les exilés de retour de Babylone alors qu'elles sont restées sur place et ont survécu.

 Il n'y a pas d'automatisme dans la grâce de Dieu. Elle est coûteuse. Le texte d'Esdras narre le retour d'Exil comme un succès mais derrière nous voyons la sueur des bâtisseurs, la transpiration devant la peur des ennemis, l'effort du le génie humain pour bâtir à nouveau, la gestion précise des stocks de matière premières.

Dieu ne nous utilise pas comme de bons automates exhibés au rayonnement de sa gloire.

 C'est une collaboration étroite dans le retour à la vie.

 Pour accomplir le chemin de Babylone à Jérusalem, la grâce de Dieu ne suffit pas. Il faut de la volonté, la volonté de se lever un jour et de dire je rentre à Jérusalem.

 Pour accomplir le chemin de Babylone à Jérusalem, la fraternité entre frères et sœurs est indispensable. Nous sommes 42360 à effectuer ce déplacement. La foi ne s'épanouit qu'en collectivité. La communauté des exilés que nous sommes en Église vit ce retour. L’Église se vit en nous et pas uniquement en je.

 Accomplir le chemin de Babylone à Jérusalem comme nous bâtissons ou rebâtissons en nous le Temple.

Vivre pour Dieu en Dieu.

Choisir ce que nous avons de plus précieux comme les boiseries des Cèdres du Liban, soigner l'ornement par d'habile tailleur de Pierre.

 Rendre son autel le plus précieux en nous, car seul compte son amour.

 À Dieu Seul la gloire,

Amen.

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