Silhouette d'un vieil homme assis à l'orée de sa tente au sommet de jour dans une harassante chaleur.
À quoi pense-t-il, Abraham ?
Le SEIGNEUR dit à Abram :
« Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir.
2 Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai.
Je rendrai grand ton nom.
Sois en bénédiction.
3 Je bénirai ceux qui te béniront,
qui te bafouera je le maudirai ;
en toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
Silhouette d'un vieil homme assis à l'orée de sa tente au sommet du jour dans une harassante chaleur.
À quoi pense-t-il, Abraham ?
Abraham se sent peut-être vide ... trop de fatigue, trop de chaleur. Son esprit de presque centenaire somnole à l'ombre de l'étoffe de la tente.
Sur sa récente circoncision pour sceller dans sa chair son appartenance à ce Dieu-là !
Pourtant, il se laisse déranger par ces hommes qui sont pour lui de parfaits étrangers.
Nous croyons bien souvent que Dieu viendra à nous dans l'extraordinaire. Comme pour Moïse sur le mont Sinaï ou comme pour le prophète Élie dans le Temple de Jérusalem.
Ici Dieu vient visiter Abraham dans la simplicité du quotidien, sous l'apparence de ces trois hommes « qui se tiennent près de lui ». Rien ne distingue ces trois hommes des autres visiteurs qui passent près des chênes de Mamré.
Accueillir Dieu en accueillant l'autre.
Alors Abraham et Sarah courent de partout pour que l'accueil soit à la hauteur et que le repas soit prêt. Et la rencontre peut avoir lieu ... et quelle rencontre !
Au lieu de se réjouir pleinement avec les trois hommes.
Au lieu de fêter cette annonce merveilleuse.
Sarah rit ... et ce rire n'a rien de joyeux, voilà un rire d'amertume qu'elle tente de dissimuler
Trop de promesse
Trop de chemin
Trop d'arrachement dans cette vie nomade.
Le rire de Sarah est un rire d’incrédulité.
Elle ne croit plus à la promesse.
Elle ne peut plus y croire : “J’en ai trop vu ; à force, j’y crois plus ;
ne me trompez pas encore une fois, je ne veux plus être déçue, je ne veux plus souffrir, alors, arrêtez vos bavardages,
je ne veux plus, je me peux plus m’accrocher à vos promesses”.
Ce que Sarah dit ne fait pas rire du tout !
Ce rire fait mal, c'est le rire du vide, de la lutte sans espoir !
Croire est parfois difficile !
La foi de Sarah, et notre foi, a besoin d’être encouragée, renouvelée, relancée jour après jour…
Dans son amertume, Sarah va être soutenue.
Dieu ne juge pas le rire de Sarah. Il reformule même avec délicatesse le motif du rire. À l'usure, au plaisir passé, le Seigneur ouvre la possibilité du renouveau de la vie.
La puissance de Dieu portera Sarah dans ses doutes :
Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le SEIGNEUR ? Par ses paroles, l’ange de Dieu invite Sarah à ne plus regarder son corps usé, sa foi usée, ses doutes, son incrédulité, mais à tourner son regard vers Dieu, un Dieu pour qui tout est possible, pour qui tout peut devenir possible, même l’inimaginable, même l’impossible !
Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le SEIGNEUR ? Apportons à Dieu nos incapacités, déposons nos doutes, nos fragilités, et avec Sarah, avec Abraham, levons nos regards vers la puissance de Dieu, la puissance de la vie, et apprenons, quoiqu’il arrive, à lui faire – à lui refaire – confiance…
Alors nous serons traversés par un rire renouvelé
Un rire de joie
Un rire de foi
Amen