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10:00| | Prédications | Bruno Gérard

Silhouette d'un vieil homme assis à l'orée de sa tente au sommet de jour dans une harassante chaleur.

À quoi pense-t-il, Abraham ?

 Peut-être se remémore-t-il les diverses pérégrinations qui l'ont menée ici sous les chênes de Mamrés, un de ses points d'attache sur la longue route de son nomadisme ordinaire depuis son départ. Abraham est un marcheur du désert qu'il ne cesse d'arpenter depuis 25 ans.

 Peut-être repense-t-il à ce jour où Yahwé (Dieu des ciels) lui a demandé de quitter Harran où son père Tèrah était venu s'établir :

Le SEIGNEUR dit à Abram :

« Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir.

2 Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai.
Je rendrai grand ton nom.
Sois en bénédiction.

3 Je bénirai ceux qui te béniront,
qui te bafouera je le maudirai ;
en toi seront bénies toutes les familles de la terre. »

 Abraham sourit en se remémorant son départ dans la confiance ... pure folie aux yeux de ses pères. Il n'a pas hésité à se mettre en chemin vers le pays de la promesse. Il n'a pas encore démêlé ses véritables motivations à quitter la maison de son père pour la poussière des chemins, la chaleur du désert et l'insécurité d'être loin de chez lui.

 Mais il est parti à l'écho de cette voie ... riche de la bénédiction de Dieu.

 Peut-être, Abraham songe à sa longue relation avec sa femme ... Sarah. Sarah une des plus belles femmes de la contrée. Abraham s'amuse des ruses mises en place pour que leur couple survive aux appétits de ces mâles puissants comme Pharaon ou le Roi Abimelech.

 Sarah avec qui Abraham porte le deuil de faire un enfant. Sarah par qui la promesse d'avoir une grande nation semble une impasse. Le front d'Abraham se plisse en pensant aux rides de tristesse et d’aigreur de Sarah à l'idée de ne pas mettre au monde.

Silhouette d'un vieil homme assis à l'orée de sa tente au sommet du jour dans une harassante chaleur.

À quoi pense-t-il, Abraham ?

Abraham se sent peut-être vide ... trop de fatigue, trop de chaleur. Son esprit de presque centenaire somnole à l'ombre de l'étoffe de la tente.

 Abraham médite peut-être sur son long compagnonnage avec le Seigneur.

Sur sa récente circoncision pour sceller dans sa chair son appartenance à ce Dieu-là !

 Silhouette d'un vieil homme assis à l'orée de sa tente au sommet de jour dans une harassante chaleur.

 Malgré la lourdeur Abraham veille, « il lève les yeux » au loin nous dit le texte de ce jour. Formidable veilleur du Seigneur qui même dans sa retraite intérieure arrive à capter les mouvements alentours.

 Lorsqu’il voit arriver ces trois visiteurs, Abraham ne se contente pas de se rendre au-devant de ses invités, il court. Désirer accueillir Dieu c'est rester en alerte. Parfois il est bon d'éteindre ces états d'âme et faire le pas de la rencontre.

 Lorsque Abraham va au-devant de ses mystérieux visiteurs, il ne semble pas les avoir encore identifiés.  Il les fait et souhaite les régaler d'un repas abondant et de qualité, il veut les recevoir avec respect, manifester dans l'abondance de bien un peu de la grâce reçue de Dieu.

 Lorsque les trois visiteurs se tiennent à côté de la tente du patriarche, Abraham aurait pu ignorer, prétextant la fatigue du moment ou l'accablement de la chaleur du jour ou le danger de faire entrer des inconnus dans son foyer.

Pourtant, il se laisse déranger par ces hommes qui sont pour lui de parfaits étrangers.

 Accueillir Dieu, c’est lui donner la place d’honneur, la première place dans notre vie.

 Sommes-nous prêts à cela ?

Nous croyons bien souvent que Dieu viendra à nous dans l'extraordinaire. Comme pour Moïse sur le mont Sinaï ou comme pour le prophète Élie dans le Temple de Jérusalem.

Ici Dieu vient visiter Abraham dans la simplicité du quotidien, sous l'apparence de ces trois hommes « qui se tiennent près de lui ». Rien ne distingue ces trois hommes des autres visiteurs qui passent près des chênes de Mamré.

 Dieu passe incognito au milieu de nous, dans notre vie quotidienne, sans éclat et sans bruit. Il vient vers nous au travers de notre prochain, de celui qui a besoin de nous ; au travers de celui dont nous avons besoin aussi.

Accueillir Dieu en accueillant l'autre.

Alors Abraham et Sarah courent de partout pour que l'accueil soit à la hauteur et que le repas soit prêt. Et la rencontre peut avoir lieu ... et quelle rencontre !

 Les trois messagers ont une merveilleuse surprise pour le couple : l'annonce d'un enfant ... prémices de la promesse qui avait mis Abraham et Sarah en route.

 Malgré tout,

Au lieu de se réjouir pleinement avec les trois hommes.

Au lieu de fêter cette annonce merveilleuse.

Sarah rit ... et ce rire n'a rien de joyeux, voilà un rire d'amertume qu'elle tente de dissimuler

Trop de promesse

Trop de chemin

Trop d'arrachement dans cette vie nomade.

Le rire de Sarah est un rire d’incrédulité.
Elle ne croit plus à la promesse.

Elle ne peut plus y croire : “J’en ai trop vu ; à force, j’y crois plus ;

ne me trompez pas encore une fois, je ne veux plus être déçue, je ne veux plus souffrir, alors, arrêtez vos bavardages,

je ne veux plus, je me peux plus m’accrocher à vos promesses”.

Ce que Sarah dit ne fait pas rire du tout !

Ce rire fait mal, c'est le rire du vide, de la lutte sans espoir !

Croire est parfois difficile !

La foi de Sarah, et notre foi, a besoin d’être encouragée, renouvelée, relancée jour après jour…

Dans son amertume, Sarah va être soutenue.

Dieu ne juge pas le rire de Sarah. Il reformule même avec délicatesse le motif du rire. À l'usure, au plaisir passé, le Seigneur ouvre la possibilité du renouveau de la vie.

La puissance de Dieu portera Sarah dans ses doutes :

Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le SEIGNEUR ? Par ses paroles, l’ange de Dieu invite Sarah à ne plus regarder son corps usé, sa foi usée, ses doutes, son incrédulité, mais à tourner son regard vers Dieu, un Dieu pour qui tout est possible, pour qui tout peut devenir possible, même l’inimaginable, même l’impossible !

Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le SEIGNEUR ?  Apportons à Dieu nos incapacités, déposons nos doutes, nos fragilités, et avec Sarah, avec Abraham, levons nos regards vers la puissance de Dieu, la puissance de la vie, et apprenons, quoiqu’il arrive, à lui faire – à lui refaire – confiance…

Alors nous serons traversés par un rire renouvelé

Un rire de joie

Un rire de foi

 

 Amen 

 

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