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10:00| | Prédications | Sandrine Landeau et Espoir Adadzi

culte des 50 ans de la
CEEVA

Cinquantenaire de la Cevaa

 

Texte : Jn 3, 14 – 17 (Interlinéaire Grec-français).

« Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé ; afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Car Dieu n'a point envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde ; mais pour que le monde soit sauvé par lui. »

Bien aimés dans le Seigneur, chers ami.es,

Nous sommes en fête, nous célébrons le cinquantenaire, un demi-siècle de la Cevaa, et à 50ans on est plus qu’adulte.

Et nous la célébrons modestement dans ce lieu historique de la Cathédrale Saint-Pierre, symbole de la réforme de Calvin à Genève et cette réforme qui est allée bien au-delà de Genève.

Merci de venir vous associer à nous pour cette célébration à travers ce culte et à travers le partage de la table de la Parole avec l’Évangile selon Jean chapitre 3 les versets 14-17.

Cher.es ami.es, 

Il est important qu’on ne se fasse pas raconter une histoire qui se joue en notre présence.

Il s'agit de l'interculturalité en Église. L’Église protestante de Genève faisant confiance comme toujours à l’Esprit de Dieu qui la conduit se lance dans une aventure qu’on pourrait presque qualifier avec recul d’incertitude totale ; mais qui aujourd’hui suscite une attention favorable de la part de certaines Églises réformées de la Suisse romande.

Cette aventure est la demande d’un ministre ou pasteur du Sud pour venir exercer un ministère de liens interculturels et de regards extérieurs. Demande faite à la Cevaa dont je suis l’envoyé pour exercer ce ministère et porter aussi ses principes fondamentaux que sont : partager, agir et témoigner.

Avant de venir à l’interprétation ou une lecture interculturelle de l’Evangile de Jean, voici un élément du témoignage qui se joue pour ma famille mais aussi entre nos deux Églises celle de Genève et du Togo.

Il s’agit de ce sac (montrer le sac !)

Il m’a été remis en juillet 2005 par le pasteur René K. Alou qui, à l’époque, était le président du corps pastoral (Modérateur de la Compagnie) de notre Église. J’étais catéchiste ou diacre autorisé à commencer la faculté de théologie. Le pasteur nous a révélé que lors d’un séjour en Suisse, le sac missionnaire du pasteur genevois Paul Emile Junod, lui avait été confié pour remettre à un jeune pasteur qui prendrait la relève missionnaire. Le Pasteur Junod de retour de mission au Togo et avant sa mort avait encore servi au sein de l’EPG comme pasteur. 12ans plus tard, j’ai été recruté pour être missionnaire ou envoyé dans l’EPG et ceci 50ans après le passage de la famille Junod au Togo.

Que faire de ça ? Est-ce une coïncidence, un hasard ou le plan de Dieu ?

Vous trouverez l’intégralité du témoignage dans mon livre qui viens d’être publié, il y à peine deux semaines.

Venons-en à Jn 3,14 – 17 ; en amont à la fin du chapitre 2, Jean relevait que plusieurs crurent en son nom, voyant les signes ou les miracles qu'il faisait. Tout comme aujourd’hui, il y a les signes autour de nous, les voyants, toutes sortes de religiosité qui nous proposent ou nous amènent à croire à des signes. Mais dans notre passage, Jésus veut amener ses interlocuteurs dans une autre dimension de croire que je nous propose de découvrir.

Dans le texte, nous notons l’usage de la comparaison : ‘‘Et comme…’’, ‘‘de même…’’. Ensuite il y a quelque chose de la dimension de l’inclusivité ‘‘le monde… cosmos’’. Il y a Moïse, Jésus et puis un personnage qui vient à la croisée de ce chemin Nicodème.

Evidemment dans le contexte, Moïse évoque le passé et Jésus le présent. Le texte fait mention des lieux géographiques indépendamment du monde comme ‘‘ le désert’’ évoquant le livre de l’Exode la sortie de l’esclavage d’Egypte et qui symbolise la marche vers la promesse qui est aussi le chemin de l’espérance…

Je peins ce décor du texte pour nous faire voir la richesse qu’il nous offre. Nous n’allons pas pouvoir tout exploiter mais l’aspect qui parait le plus important c’est l’annonce de la réalisation de cet amour inclusif de Dieu

« Car Dieu a tant aimé le monde… » Dieu déclare la dimension holistique de son amour.

Notons, qu’il est signalé au début de ce chapitre que nous sommes en présence d’une entrevue entre Nicodème et Jésus.

Et contrairement à l’ancienne croyance de Nicodème, Jésus lui fait comprendre que l’amour de Dieu s’est universalisé. Et le terme ‘‘quiconque’’ signifie monsieur tout le monde. Cela dépasse donc toutes nos confessions, nos cultures.

Nicodème connaissait bien l’histoire de Moïse qui éleva le serpent d’airain pour créer l’espace de la mort à la vie. Jésus lui dit c’est de même que l’élévation du Fils de l’homme à la croix jusqu’à sa résurrection, ce que la théologie johannique appelle la glorification, crée l’espace de la mort à la vie ; et celle éternelle.

Nicodème a été profondément touché par ces paroles qu’il est devenu le disciple discret, nous pouvons le voir tout au long de l’Évangile 3.1 ; 7,50 et 19,39 constatant vraiment que Jésus va à la rencontre du monde entre autres :

- un homme jugé d'éthique douteuse envers l'argent appelé Zaché, 

- une femme catégorisée pécheresse, adultère qu’il a pardonné. 

- une autre de vie douteuse qui aurait eu 5 à 7 maris et qui lui donne à boire ...

C'est en ce moment que Nicodème pouvait comprendre ce que Jésus lui avait dit auparavant dans le verset 17 : « Car Dieu n'a point envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde ; mais pour que le monde soit sauvé par lui. » 

Par cette compréhension Nicodème devient en quelque sorte une figure emblématique de l’interculturalité. Il a donc pu s’adapter à tout ce changement qui se jouait sous ces yeux. Il n’y avait pas que Nicodème qui a pu s’adapter. Joseph d’Arimathée aussi avait pu garder sa culture juive tout en suivant Jésus.

Il y a aussi dans notre monde celles et ceux qui veulent entrer dans cette dimension de l’amour du Christ sans être fermés.

Ce texte offre aussi une opportunité de rencontre autour du Christ, où toutes les dimensions des différentes cultures respirent une nouveauté à travers le Christ qui s’offre. Et ceci c’est par la grâce.

En cette période de la pandémie, ce texte apporte un signe très parlant, le serpent d'airain hissé sur une perche. Symbole parallèle du caducée qui indique la pharmacie. 

Au moment où les temples étaient fermés pour nous protéger, le caducée cligne sans arrêt pour nous indiquer que les pharmacies sont ouvertes pour nous aussi nous protéger. En dehors des considérations capitaliste, pourrions-nous y entrevoir un signe qui nous appelle à revisiter la vocation de l'église, celle de sortir et d’aller effectivement à la rencontre du monde pour partager lui partager notre lumière ? 

Chers.es ami.es, nous vous souhaitons une bonne fête de la Cevaa avec le thème de la campagne de cet automne est : ‘‘vous êtes la lumière du monde. Partagez-la’’. Le partage ne se fera-t ’il pas à l’extérieur plus qu’à l’intérieur ?

Oui que nous soyons nicodémites, discrets ou tendances fortement extérieures, que nous soyons du nord ou du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, suisse, togolais, français… sentons-nous donc en confiance et portés par le Christ dans ce cheminement de renaissance culturelle car tout le projet de l’interculturalité est habité par l’amour de Dieu.

Que le Souffle nous vienne en aide. Amen !

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